Bled Runner
Fellag
France
Avec un vrai talent de conteur et de comédien, Fellag ajoute au rire la délicatesse, la poésie et la tendresse. Il fait un retour sur les relations France-Algérie avec, aussi, un lucide et irrésistible sens de l’absurde !
Chemise à pois, bretelles façon Charlot oriental et chéchia de travers, Fellag raconte sa première rencontre avec des français dans son petit village de Kabylie. Ils étaient noirs et musulmans : un bataillon de tirailleurs sénégalais ! La messe est dite. Pour boucler une longue boucle ouverte avec Djurdjurassique Bled, en 1995, Fellag revient avec Bled Runner, clin d’oeil au film culte de SF américain. Il puise dans la matière de tous ses spectacles écrits depuis vingt ans pour produire un best of très inhabituel : loin de présenter les meilleurs morceaux de chacun d’eux de façon linéaire, il offre un voyage labyrinthique pour cueillir les sujets les plus marquants et les plus riches de sens de ces oeuvres. Il les marie et les réinvente avec son regard actuel pour créer une oeuvre nouvelle. « Cet enchevêtrement s’articule autour des thèmes qui nourrissent ou pourrissent l’imaginaire « intranquille » de nos deux sociétés française et algérienne, assure-t-il. (…) Il est urgent d’exorciser ces sujets qui minent les rapports entre nos deux mondes. » Seul l’humour peut les chatouiller sans faire mal, car les rapports sont encore tendus et délicats.
Fellag raconte des histoires de colonisation et d’indépendance avec des espérances et des illusions perdues à chaque étage, la jeunesse abandonnée et le FIS en embuscade. Le poète humoriste se penche sur les blessures historiques et aussi sur celles d’aujourd’hui, dans une France marquée par le terrorisme.
Il parvient à faire rire ensemble des publics qui pourraient rester divisés. « Vous avez raté votre colonisation, on a raté notre indépendance. On est quittes » souffle-t-il dans une déconcertante lucidité. À travers des histoires poussées aux extrêmes de leur absurdité, il parvient à rire avec les uns et les autres de tout ce qui fait mal à la mémoire et au présent communs. Bled Runner suit la ligne rouge de ces rapports complexes qui ont existé, existent, et continueront d’exister. La fraîcheur de point de vue et la solidarité par l’humour en font un bijou d’humanisme sur le vivre ensemble.
FELLAG
Comédien, humoriste et écrivain, il est né en 1950 dans un village de Kabylie. Après des études de théâtre à l’Institut National d’Art dramatique d’Alger, de 1968 à 1972, il évolue dans des théâtres régionaux puis s’exile volontairement au Canada de 1978 à 1981, et s’installe ensuite à Paris. En 1985, il réintègre le Théâtre National Algérien en tant que comédien et metteur en scène. À partir de 1987, il crée ses premiers one-man-shows. Il s’exile de nouveau en 1994 en Tunisie puis en France. Naissent : Djurdjurassique Bled (prix de la révélation théâtrale de l’année en 1998), Un bateau pour l’Australie (prix de l’Humour noir), Le Dernier Chameau, Tous les Algériens sont des mécaniciens, Petits chocs des civilisations.
En 2003, il a reçu le prix Raymond Devos pour la langue française, délivré par le Ministère de la Culture et de la Communication ; ainsi que le prix de la Francophonie, décerné par la SACD.
arts-spectacles-prod.com/fellagbled/index.htm
À savoir
> En coréalisation avec le festival Printemps au Proche-Orient, qui aura lieu du 14 mai au 2 juin 2018
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