Mue
Cie juste après
France
Ce théâtre physique et gestuel s’attache à observer la transformation d’une femme, tout à son questionnement : qu’est-ce qui nous meut, nous émeut et nous transforme ?
Tandis qu’un musicien joue en live sur le plateau ses propres compositions, l’auteur, interprète solo et metteure en scène du spectacle, nous invite à dépasser notre propre existence. « Mue trouble la relation entre le vivant et l’inerte, le matériel et l’immatériel, l’obscurité et la lumière… Dans un magma de matières, on découvre une femme dans un corps-à-corps avec sa mue inanimée. » Si notre corps est une enveloppe charnelle, un lieu de passage, que se passe-t-il lorsque la vie le quitte ? Qu’advient-il alors de nos peaux ?
De l’obscurité première, apparaît le corps d’une femme qui invite le spectateur à se risquer, avec elle, de l’autre côté. Mue fait émerger une lueur de l’obscurité et tente de donner une texture à l’immatériel en lui opposant une présence.
La rencontre physique de ces deux corps, l’un inerte, l’autre vivant, s’appuie sur la mythologie des ténèbres, pour traverser des espaces inconnus : cosmogonies, métamorphoses et mythologies nourrissent la dramaturgie. Les matières viennent enrichir le corps en scène et nourrir ses capacités hybrides : l’autre est à la fois semblable et métamorphose, mutation et transgression.
Le projet questionne l’identité et ses mouvements, renvoie à des préoccupations archaïques de vie ou de mort, fondamentales dans les arts de la marionnette.
La compagnie Juste Après
Fondée en novembre 2012 par Carine Gualdaroni, marionnettiste diplômée de la 8e promotion de l’École nationale supérieure des arts de la marionnette (2008-2011) et Antoine Derlon, qui accompagne son développement, la compagnie met en jeu, dans sa recherche scénique, le corps avec d’autres corps, objets, matériaux, marionnettes...
Cette écriture du corps et de la matière nourrit une dramaturgie de l’image et du geste, dans un désir à la fois chorégraphique et théâtral.
La scène, envisagée comme un monde ouvert aux marionnettes, déploie un langage fondé sur un triptyque d’images, de matières et de figures, auxquelles le mouvement donne vie.
Les images dessinent des espaces, mettent en lumière des corps, des objets, des matières, des gestes… Mises en mouvement, organisées, elles habitent le plateau et jalonnent la dramaturgie. Les matières guident le mouvement, l’écriture et les corps : qu’elles soient plastiques, sonores ou spatiales, les corps de la compagnie se mettent à leur service.
Les figures (de l’allemand figuren) donnent à voir à la fois la silhouette humaine et sa traduction en marionnette, à différentes échelles, alors même que le mot marionnette pourrait avoir tendance à enfermer le genre à l’objet.
À savoir
Stage théâtre gestuel : Carine Gualdaroni propose une journée de stage sur La rencontre du corps et de la matière, mercredi 7 décembre 2016.
La compagnie a été accueillie en résidence au Palace du lundi 26 septembre au samedi 1er octobre 2016.