Cette comédie satirique sur la corruption et la hiérarchie administrative et sociale d’une petite ville de province, en Russie, se distingue par un jeu virtuose et délicat.

Un inspecteur du gouvernement est attendu, incognito. Une paranoïa aiguë s’empare des autorités et des notables, un peu coupables. On croit alors le voir partout. Un pauvre voyageur, pris pour l’inquisiteur, est invité par le gouverneur de la ville. Choyé, courtisé, il reçoit argent et confidences…

Cette pièce éminemment satirique de Nicolas Gogol s’en prend aux arcanes de l’administration. La médiocrité et la bêtise humaine se partagent la première place, les vils instincts surgissent quand la peur s’applique à les débusquer.

La metteuse en scène a eu la bonne idée d’exagérer le nez des comédiens et d’utiliser pantin de bois et chiffons dans une simplicité de théâtre de tréteaux, en s’appuyant sur un parti fort, celui du grimage.Cet univers foisonnant et généreux confère à la farce de Gogol une esthétique extrêmement poétique. Les comédiens s’en donnent à coeur joie et déploient l’art de l’ellipse, le jeu est délicat et subtil. Le spectateur entre dans l’univers des nouvelles de Gogol ou Pouchkine, un spectacle hautement jubilatoire.

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